Droits de succession des femmes au Malawi : le rôle des assemblées de district

Les réformes juridiques sont de plus en plus perçues comme essentielles pour lutter contre les diverses contraintes auxquelles se heurtent les femmes en ce qui concerne la propriété et la succession. Ces efforts sont renforcés par l'engagement pris par les pays en adoptant des traités comme la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW), et par l'incorporation dans leurs constitutions respectives de diverses chartes de droits qui reconnaissent les droits des femmes. On s'attend à ce que les engagements de ce type réduisent les pratiques discriminatoires et favorisent le respect des droits de la femme. Sur la base des conclusions d'une étude sur les droits de propriété et de succession des femmes au Malawi, ce document traite du rôle des assemblées de district dans l'administration et le jugement des revendications de succession des femmes. Il montre que le système tout entier constitue un terrain fertile pour l'opportunisme et contribue de manière significative à l'érosion de ces droits. Cet article illustre que, bien que la législation des droits de l'homme joue un rôle important au moment de faire respecter les droits des femmes, la réalisation de ces droits exige que l'on accorde une attention critique aux institutions et systèmes administratifs chargés de la mise en oeuvre. C'est au travers de ces opérations de l'État que les personnes font l'expérience de la loi dans la pratique.