Volume 15

  • L'auteur de cet article présente des arguments en faveur d'une combinaison des éléments suivants : un engagement à long terme pour assurer la sécurité, menant à la formation et au mentoring de nouvelles forces de sécurité ; une approche complète de la réintégration des anciens combattants qui profite également aux communautés civiles d'accueil et contribue à assurer la viabilisation des moyens d'existence agricoles ; et l'ouverture d'un espace pour le débat sur les questions de gouvernance et la distribution des revenus soutenue par une curatelle de collecte de revenus qui enlève certains des domaines clés de pillage économique de la compétence de l'État et dépose les revenus de l'État de façon transparente dans les coffres de ce dernier, pour permettre à une nouvelle espèce de politiques libériens de voir le jour.
  • Depuis le début des années 90, la communauté internationale prend de plus en plus part aux efforts en vue de (re)construire des États déchirés par la guerre et les conflits violents. Aujourd'hui, les Nations Unies à elles seules participent à plus de dix missions politiques et de construction de la paix de par le monde. L'ouvrage le plus récent de Roland Paris, At War's End : Building Peace after Civil Conflict (2004), examine 14 des grandes missions de construction de la paix des Nations Unies lancées entre 1989 et 1999. Roland Paris demande, en particulier, si les modèles dominants de maintien de la paix, qui mettent l'accent sur une libéralisation des marchés et une démocratisation rapides, sont appropriés dans les contextes fragiles post-conflit. Dans cet entretien, Roland Paris nous fait part des enseignements que l'on peut tirer des antécédents de construction de la paix quant à l'efficacité de cette dernière comme moyen de prévenir le retour de la violence dans les situations post-conflit.
  • Un examen critique de cinq publications contrastées portant sur la construction de la paix, y compris le rapport de 2004 des Nations Unies Un monde plus sûr.
  • Cette liste annotée met en relief quelque 70 publications récentes et organisations qui se concentrent principalement sur ce qui arrive après, plutôt qu'avant ou pendant, un conflit armé. Parmi les questions traitées figurent les aspects politiques, économiques et sociaux de la reconstruction d'après-guerre, ainsi que des questions liées à la justice transitoire et à la réconciliation post-conflit ; nous avons en outre cherché à présenter un échantillon de la documentation théorique et empirique croissante qui analyse les défis contemporains qu'il faut relever dans le cadre de la construction de la paix et de la reconstruction d'après-guerre.
  • Le défi primordial que doivent relever les interventions internationales de construction de la paix, de plus en plus nombreuses, est l'obtention d'une paix durable. Cet article illustre cette proposition au travers d'une brève enquête sur la situation au Timor Oriental au moment du retrait de la mission onusienne, au bout de cinq ans de construction d'un État, et en Haïti, où une neuvième mission onusienne est en cours d'établissement. Ce document, qui adopte le point de vue selon lequel c'est la gouvernance démocratique participative qui assurera le mieux la paix à long terme, soutient que pour établir une paix durable, il faut procéder à une transformation sur trois fronts étroitement liés : (a) transformation de la société de manière à ce qu'elle cesse de recourir à la violence et opte plutôt pour des moyens politiques de résolution des conflits, en exigeant que les élites négocient et qu'il y ait un dialogue social et une réconciliation larges ; (b) réforme du cadre de gouvernance pour chercher à veiller à ce qu'un arrangement négocié de gouvernance entre parties prévienne les conflits futurs et à ce que soit adoptée une gouvernance démocratique de base ; et (c) création d'institutions sérieuses capables de durer une fois la mission partie. Ces institutions ne peuvent pas être imposées depuis l'extérieur mais doivent être des entités capables de s'acquitter de leur fonction essentielle et engagées à le faire.
  • Un récent rapport de la Banque mondiale réitère l'opinion, partagée par beaucoup, selon laquelle les bailleurs de fonds proposent des fonds importants dans la phase suivant immédiatement le conflit, qui diminuent jusqu'à atteindre des niveaux plus "normaux" une fois la crise finie. La Banque mondiale critique ce phénomène, appelé "frontloading" (mobilisation anticipée), affirmant qu'il nuit aux perspectives de croissance économique et, du même coup, à la paix. Cet article soutient que l'analyse de la banque est défectueuse car elle ne fait pas la distinction entre les montants promis et les débours réels et ne tient pas suffisamment compte des autres facteurs qui influent sur les modèles d'aide au fil du temps et dans différents contextes. De plus, le lien entre l'aide officielle et les performances économiques après une guerre ne revêt qu'une importance marginale. Toute critique des politiques d'aide doit se baser sur une analyse détaillée de ce qui est effectivement fourni et non de ce qui est promis, ainsi que de l'impact de l'assistance des bailleurs de fonds sur le terrain.
  • In English only
  • Cet article traite de trois thèmes principaux dans le cadre de la comparaison des processus transitoires en Afghanistan et en Irak : (i) la clarté des cadres transitoires et la nécessité de séparer les discussions relatives à ces cadres des débats sur les nouvelles dispositions constitutionnelles ; (ii) le degré de représentation dans les institutions transitoires et la disponibilité de voies pour la consultation politique dans les processus transitoires ; et (iii) la participation de la société civile et du public en général aux processus transitoires.
  • Cet article se concentre sur le débat concernant l'impact de la migration sur le développement des pays d'origine. Durant toute la période post-deuxième Guerre mondiale, la migration temporaire de la main-d'oeuvre a été encouragée comme un chemin conduisant au développement. Les envois d'argent des émigrés vers leur pays d'origine ont augmenté jusqu'à égaler ou dépasser l'assistance officielle au développement et ont fait augmenter le niveau de vie des pays d'origine. Cependant, on constate au fil du temps que ces versements n'aboutissent pas au développement ni même à des revenus supérieurs durables sans migration supplémentaire. Il existe des programmes prometteurs et résolument temporaires de migration de la main-d'oeuvre. Mais lorsque le modèle de migration et de versements se bloque dans un arrangement semi-permanent (la phrase standard est : "Il n'y a rien de plus permanent que la migration `temporaire'"), il peut alors s'agir pour le Sud d'un piège en termes de développement dans le cadre duquel, aux termes d'un `contrat SDD' semi-permanent, le Sud renonce à l'auto-développement pour se transformer plutôt en communauté-dortoir à longue distance fournissant la main-d'oeuvre pour des métiers sales, dangereux et difficiles dans le Nord.
  • Ce Research Round-up (Résumé des recherches) résume les conclusions du Rapport de 2004 "Contrôler les armes : Évaluation de l'impact des commerces des armes sur le développement durable" publié par Amnesty International, IANSA et Oxfam International, en association avec Ploughshares et Saferworld.
  • Cet article présente un projet de recherche entrepris en collaboration et qui montre comment la recherche sociale participative peut être utilisée comme stratégie de lutte contre l'exclusion sociale. Le Crime Prevention Partnership Project (Projet Partenariat pour la prévention de la criminalité) a rassemblé des groupes dominants et déresponsabilisés pour examiner des questions sociales préoccupantes pour tous et identifier des solutions potentielles. Des étudiants universitaires australiens indigènes ont joué un rôle central dans ce projet en travaillant avec la police comme stagiaires de service clientèle et avec l'université comme membres d'un groupe de recherche dans le cadre du projet. Ce projet est devenu l'occasion de former et de responsabiliser de nouveaux chercheurs qui, en tant que personnes issues de groupes défavorisés, ont apporté leurs propres connaissances, soucis et visions du monde à un processus de recherche qu'ils ont contribué à concevoir et à mettre en oeuvre eux-mêmes. Le résultat a été un processus d'apprentissage pour tous les participants appelé ici "autonomisation multidirectionnelle". Il a abouti à l'établissement de liens tangibles entre les institutions puissantes dominantes et une communauté défavorisée. Le processus du projet propose un modèle pour l'utilisation de la recherche participative comme un cadre permettant d'aborder des questions de développement.
  • En tant qu'outil de recherche et permettant de structurer l'interaction au niveau communautaire, l'ERP (Évaluation rurale participative) figure désormais en bonne place dans la pratique du développement. Cet article soutient toutefois qu'afin de jouer un rôle habilitant dans le sens de l'action communautaire, les facilitateurs doivent offrir beaucoup plus que l'approche traditionnelle de l'ERP. En se basant sur des travaux réalisés avec des groupes de femmes et d'hommes dans le nord du Bengale, cet article décrit comment la politique locale et les stratégies des facilitateurs interagissent et compliquent l'utilisation d'approches de planification du type ERP. Cet article souligne la nécessité de stratégies de facilitation efficaces et à long terme qui prennent en compte des considérations organisationnelles, méthodologiques et contextuelles et soutient que les organisations doivent investir beaucoup plus qu'elles ne le font en général pour assurer la qualité des facilitateurs.
  • Le Kenya n'est pas encore un important pays d'émigrants, mais l'émigration des professionnels et des techniciens kényans prend de l'ampleur. Les Kényans et les personnes ayant des liens avec le Kenya et qui vivent à l'étranger constituent une ressource potentiellement importante pour le développement national. Il est donc utile d'examiner les différentes manières dont ce potentiel peut être réalisé de manière plus efficace. Cet article traite en premier lieu des modèles et de l'impact de l'émigration avant d'examiner les différentes manières dont la contribution des Kényans vivant à l'étranger peut être accrue. Il présente ensuite des propositions d'actions prioritaires afin de mettre en oeuvre les initiatives suggérées.
  • La Banque mondiale et les religions mondiales sont deux des forces les plus puissantes des pays en développement. La Banque mondiale a accès à des ressources financières vastes, tandis que les religions jouissent d'un accès et d'une crédibilité sociaux énormes. Un partenariat entre la Banque et des groupes religieux pourrait avoir un impact significatif sur les efforts de développement, mais le dialogue entre eux semble impuissant. Ces apparences sont trompeuses. Le dialogue découle du passage à long terme de la Banque vers l'atténuation de la pauvreté et la participation populaire. Tant que la Banque continuera d'aborder ces questions, ses actions la mettront en contact avec des groupes religieux. Malgré ses limites, le dialogue Banque-religions a favorisé une plus grande ouverture aux religions parmi les membres du personnel de la Banque, ce qui a abouti à la distribution de rôles spécifiques aux religions dans plusieurs programmes importants de la Banque et ouvert la porte à des partenariats futurs.
  • On a assisté à une augmentation sensible des envois d'argent (versements) de travailleurs dans le monde entier au cours des quelques dernières années. Ces versements constituent à présent un facteur macroéconomique clé dans de nombreux pays en voie de développement et représente un pourcentage de plus en plus important des entrées monétaires totales. Pour nombre de pays en développement, les envois d'argent sont comparables ou supérieurs au total des recettes d'exportation, de l'assistance officielle au développement (AOD) et de l'investissement étranger direct (IED). Par ailleurs, les flux de versements sont plus progressifs que ces autres flux internationaux car ils sont distribués de manière plus égale. Le volume relatif de cette ressource et son importante augmentation au cours des dix dernières années confère aux versements une importance accrue sur le plan du développement. En se concentrant sur le Nicaragua, cet article examine l'importance croissante des versements et se penche sur leur potentiel pour ce qui est d'entraîner des résultats positifs en matière de développement pour les pays en développement.
  • En se basant sur des recherches primaires sur l'applicabilité des cadres d'exclusion sociale aux expériences des personnes atteintes de lèpre au Bangladesh, cet article compare deux moyens d'intervention : éducation sanitaire de la société et réhabilitation socio-économique de chaque patient. Ces interventions restent en général distinctes, mais l'auteur conclut que ce n'est qu'en intégrant les deux approches que les préjugés profonds peuvent être éliminés, facilitant ainsi la détection précoce et l'élimination de la lèpre. Les processus d'inclusion sont plus efficaces lorsqu'ils font intervenir les mêmes acteurs qui ont encouragé l'exclusion et lorsqu'ils permettent de jeter des ponts par-dessus les divisions rigides qui séparent les exclus du groupe ou de la société excluant(e).
  • Le total des versements des travailleurs migrants (80 milliards de dollars US en 2003) dépasse de loin la quantité totale d'assistance au développement (55 milliards de dollars durant la même année). Nombreux sont ceux qui en concluent que ces envois apportent une contribution positive au développement de l'hémisphère Sud. Cependant, les expériences des femmes travaillant dans le secteur de la santé et des migrants contredisent les suppositions faciles et pleines d'espoir concernant les effets positifs de la migration. De plus, les analyses plus "économistiques" des avantages de la migration ne soustraient pas ses coûts sociaux et selon les sexes au moment de calculer les économies de main-d'oeuvre dans le Nord ou les revenus provenant de versements dans le Sud.
  • In English only
  • L'éducation non formelle représente souvent la dernière chance pour les adolescentes non scolarisées de recevoir une éducation afin d'améliorer leur santé avant qu'elles ne deviennent mères. Cet article décrit le développement d'un programme pédagogique d'alphabétisation et d'éducation sanitaire destiné à des adolescentes du sud du Malawi qui ne seront jamais formellement scolarisées. Ce programme a été redéfini à la lumière du feedback des participants et des observations des prestataires de services. Les messages de santé pourraient entraîner des changements mais auraient eu un impact limité sur les pratiques de santé des filles sans la participation de la communauté dans son ensemble. La visibilité inhérente du programme `sous les arbres' a constitué un facteur clé au moment de faciliter la participation des villageois et leur apprentissage exponentiel.
  • Rares sont les questions liées au processus de développement qui donnent lieu à des débats aussi houleux que le rôle du secteur privé international sous la forme des sociétés transnationales (STN) et de l'investissement étranger direct (IED). Cet article examine les résultats des recherches les plus récentes sur l'impact de l'IED sur la croissance économique et la réduction de la pauvreté dans les pays en développement. Un bref historique de l'IED est présenté. Il est suivi d'une discussion des mécanismes conceptuels de transmission qui relient l'IED, la croissance et la pauvreté. Les données empiriques disponibles font ensuite l'objet d'une discussion. L'auteur soutient que la question n'est pas de savoir si l'IED est bon ou mauvais pour le développement social et économique, mais que son impact est déterminé par les conditions auxquelles l'IED est accepté. Bien que, dans l'ensemble, les données relatives à l'IED, à la croissance et à la pauvreté ne soient pas concluantes, les recherches ont tendu à suggérer que les avantages de l'IED sont liés au contexte global de politiques générales de l'IED et que l'orthodoxie actuelle consistant à maintenir un régime de politiques extrêmement libéral pour ce qui est de l'IED aboutit à une situation dans laquelle les pays en voie de développement doivent arriver à un compromis précaire entre attirer l'IED et maintenir les instruments de politiques générales afin de tirer profit des entrées.
  • Cet article se penche sur les questions suivantes : comment, pourquoi et quand les stratégies basées au sein des communautés sont-elles efficaces au moment d'encourager la redevabilité des entreprises (RE) envers les populations pauvres ? Les auteurs soutiennent que les approches courantes de responsabilité sociale des entreprises (RSE) sous-estiment l'importance du pouvoir dans la relation entre les entreprises et les communautés dans lesquelles elles investissent, ce qui en limite l'applicabilité à de nombreux contextes de pays en particulier. Cet article, pour se pencher sur cette lacune, s'inspire de documents traitant du pouvoir, de la redevabilité et de la participation des citoyens afin d'analyser 46 cas dans lesquels des communautés ont essayé d'exiger des comptes des entreprises sur leurs responsabilités sociales et environnementales. Les auteurs de cet article soutiennent qu'il faut accorder une attention accrue à un certain nombre de facteurs liés à l'État, aux entreprises et aux communautés, qui s'avèrent essentiels à l'efficacité des stratégies visant à accroître la RE envers les pauvres.
  • Bien que le concept selon lequel les entreprises sont responsables non seulement vis-à-vis de leurs actionnaires mais aussi des impacts sociaux et environnementaux de leurs activités ait à présent été largement accepté, il faut encore exercer une pression pour veiller à ce que les entreprises honorent leurs engagements publics. Cet article décrit les travaux du Conseil oecuménique pour la responsabilité des entreprises (Oecumenical Council for Corporate Responsibility) en vue d'exploiter le pouvoir de chaque actionnaire et investisseur éthique afin de demander des comptes aux entreprises, en faisant tout particulièrement référence aux activités de Shell au Nigeria et en République d'Irlande. Les auteurs soutiennent que les entreprises ne sont pas là pour assurer le développement des communautés et ne doivent donc pas être jugées sur cette base, mais plutôt selon l'impact de leur façon de mener leurs activités centrales.
  • Les questions économiques associées à la pauvreté sont complexes et requièrent des réponses globales (ou "holistiques") pour atteindre les buts du développement durable. Bien que les entreprises à elles seules entraînent des impacts économiques considérables, le lien entre les comportements au niveau des entreprises et les aspirations en matière de développement au niveau macro n'est pas clair. En développant une compréhension robuste de la manière dont les entreprises appréhendent et gèrent ces impacts, nous serons en meilleure position pour comprendre la façon dont les "groupes de redevabilité des entreprises" - partenariats avec d'autres entreprises, des organisations de la société civile et des gouvernements - peuvent exploiter les impacts des entreprises afin d'aboutir à de meilleurs résultats de développement durable au niveau macro.
  • Tandis que la responsabilité sociale des entreprises (RSE) augmente dans les grandes organisations commerciales, c'est au travers de la chaîne d'approvisionnement que l'on parvient le mieux à suivre une véritable approche du développement durable. Ceci s'applique directement aux interactions de la chaîne d'approvisionnement entre le Nord et le Sud (organisations du secteur privé, ONG et bailleurs de fonds). La RSE a adopté des techniques de l'usage des agences d'aide en matière de développement, certes, mais on n'observe pas de flux inverse vers le secteur du "développement". C'est regrettable. Les organisations du secteur privé et les ONG (en particulier les plus grandes) sont bien placées pour tirer profit de l'augmentation de la RSE envers les pays en voie de développement. Un aspect encore plus important est que des bailleurs de fonds de tous types auraient une influence accrue s'ils adoptaient les principes de RSE. Les coûts d'opportunité ne sont pas élevés et le potentiel sur le plan des travaux de plaidoyer est énorme. Cet article examine les techniques de RSE et argumente en faveur d'une situation où les bailleurs de fonds relèvent le défi de les incorporer dans leurs opérations afin d'influencer plus efficacement le processus qu'ils cherchent à modifier.
  • Une entreprise ne dispose que d'une capacité limitée de créer un capital social au travers d'activités philanthropiques et, dans le contexte du déclin de l'aide officielle, le secteur des entreprises assume de plus en plus un rôle développemental de facto. La présence d'un capital social aide les communautés à se diriger vers le développement durable et peut contribuer aux arguments du secteur privé en faveur de partenariats entreprises-communautés. Bien que le rôle de la prestation de services sociaux ne soit pas celui des entreprises, leur aptitude à accroître le capital social en formant des partenariats avec les organisations communautaires peut à la fois contribuer au développement et leur profiter sur le plan commercial. Les partenariats de ce type, qu'ils soient philanthropiques ou commerciaux, seront plus efficaces s'ils sont réalisés au travers de relations équilibrées et transparentes avec des organisations communautaires qui contribuent à créer une capacité sociale au niveau local.
  • La réflexion actuelle dominante en matière de développement, à l'exception d'un petit nombre de domaines comme le micro-crédit, tend à privilégier la taille plutôt que la substance. Cet article cherche à mettre en cause la conviction de ce que les entreprises, les marchés et les institutions à grande échelle sont les moyens les plus efficaces de "réaliser le développement". Nous soutenons que, en concevant des institutions pour qu'elles satisfassent différents besoins à différentes échelles, il est plus vraisemblable que nous parvenions à des résultats durables de développement à long terme. Au travers d'une analyse de la réflexion de la "nouvelle économie", nous nous penchons plus particulièrement sur la manière dont le concept de subsidiarité pourrait être appliqué à la réflexion relative au développement aux niveaux de la communauté et de l'entreprise, et nous nous servons d'exemples d'endroits où ce concept se manifeste d'ores et déjà dans la pratique, comme la production d'énergie et de produits de base.
  • Dans le monde de l'entreprise, la conception a suscité une attention croissante au cours des 50 dernières années et elle est à présent fermement ancrée dans presque tous les aspects des activités des entreprises. Cet article examine le rôle de la conception dans le développement. La conception est utilisée et comprise par beaucoup, au sein des économies capitalistes, comme désignant un ensemble divers d'outils utilisés pour optimiser la part de marché, les ventes et les bénéfices et soutenir la différentiation sur le marché et l'identité des produits liée à la marque. Le progrès de deux courants convergents liés à la conception est brièvement présenté : la croissance, depuis 1950, d'une opinion selon laquelle la conception a une contribution véritable à apporter à la responsabilité sociale et à la durabilité ; et les données de plus en plus nombreuses indiquant que les compétences relevant de la conception sont utilisées dans des contextes de développement. Cet article examine plusieurs autres modèles possibles en cours de développement et se conclut par plusieurs études de cas qui illustrent ces modèles et mettent en valeur le potentiel de leurs méthodologies, largement basées sur les processus, pour les activités du secteur privé dans un contexte de développement.
  • De nombreux gouvernements et agences d'aide sont convaincus que les petites entreprises peuvent contribuer à promouvoir un développement plus équitable et à favoriser la compétitivité des industries locales au sein d'une économie mondialisée. Bien que les petites, micro et moyennes entreprises (PME) aient un rôle à jouer dans la création d'emplois et dans la création et la redistribution des richesses, elles ont de nombreux obstacles à surmonter. Cet article souligne à quel point il est important de comprendre le contexte précis, d'établir des priorités entre les buts de politique en concurrence et de faire la distinction entre les rôles réels et potentiels de différents types d'entreprises (par secteur, taille et emplacement géographique). Ce n'est que sur cette base qu'il est possible d'identifier les ressources et les politiques les plus appropriées pour chaque but et type d'entreprise. Ces arguments sont illustrés par rapport à l'Afrique du Sud, dont le gouvernement a cherché à promouvoir simultanément le développement des PME, l'autonomisation économique de la population noire et la compétitivité au niveau mondial.
  • Depuis le milieu des années 80, les agences d'aide ont défendu la nécessité de soutenir le développement des entreprises privées dans les pays à faibles revenus comme instrument pour le développement économique global et la réduction de la pauvreté. La collaboration facilitée entre les entreprises dans les pays industrialisés et en développement est devenue l'une des formes les plus populaires d'assistance dans cet effort. Bien que les collaborations de ce type varient dans leur conception, elles font toutes intervenir des organisations tierces qui identifient les partenaires et soutiennent les premières étapes de l'établissement d'une plateforme commerciale pour la coopération. Cet article traite des mécanismes qui interviennent dans ce type de facilitation et évalue l'efficacité des institutions catalysatrices qui favorisent la collaboration entre entreprises dans les pays industrialisés et en développement. La discussion est illustrée par des études de cas tirées du Ghana.
  • Le micro-crédit, défini comme des petits prêts accordés à des personnes qui n'ont pas normalement accès au crédit, est une stratégie novatrice dans la lutte contre la pauvreté. Les institutions de micro-crédit peuvent obtenir des fonds d'investisseurs institutionnels privés (IIP) qui canalisent les fonds obtenus de bailleurs, de prêteurs privés et d'investisseurs socialement responsables. Le financement privé de l'aide au développement est susceptible de devenir plus important et le micro-crédit présente une occasion d'investissement dans ce contexte. Les institutions de micro-crédit (IMC) doivent, toutefois, devenir plus transparentes et requièrent plus de moyens d'encouragement pour chercher à obtenir un financement commercial au lieu de compter sur les subventions. Avec de meilleures informations sur les IMC, les IIP pourraient obtenir un impact accru avec leur investissement.
  • Depuis les années 90, les agences de développement et les institutions internationales encouragent la participation du secteur privé aux infrastructures, supposant que ceci entraînera des investissements et une efficacité accrus au niveau d'un secteur public pas assez performant. Dans les secteurs de l'eau et de l'énergie, ces attentes n'ont pas été satisfaites. L'investissement du secteur privé dans les pays en développement est à la baisse, les sociétés multinationales ont échoué à obtenir la rentabilité de leurs investissements et le processus de privatisation dans les secteurs de l'eau et de l'énergie s'est avéré très impopulaire et s'est heurté à une forte opposition politique. Cet article se penche sur le rôle de cette opposition au moment de retarder, d'annuler ou d'inverser la privatisation de l'eau et de l'énergie. La société civile locale a réussi à mobiliser une activité politique extrêmement efficace, son opposition se basant sur les conflits perçus entre la privatisation et l'équité et les désaccords concernant le rôle de l'État et de la communauté dans ces secteurs. Cette opposition a fait intervenir des interactions dynamiques avec les partis et structures politiques existants, y compris l'utilisation des mécanismes électoraux et judiciaires existants. Son succès suppose des défis pour la communauté des entités multilatérales et des bailleurs de fonds, les ONG, les campagnes d'opposition elles-mêmes et l'avenir des systèmes nationaux de l'électricité et de l'eau.
  • Le redressement et le développement post-conflit font actuellement l'objet d'une importante attention ; l'un des principaux défis est celui du développement économique post-conflit, qui est essentiel à la réduction de la pauvreté et à l'amélioration des moyens d'existence au niveau local. À cet égard, de nombreux plans de développement post-conflit accordent une importante priorité au développement du secteur privé. Cet article examine le rôle du secteur privé dans les situations post-conflit et traite des interventions possibles pour le redressement économique sur la base des documents et des travaux réalisés sur le terrain au Timor-Leste. Il identifie des facteurs clés cruciaux pour le développement pro-pauvres du secteur privé dans les situations post-conflit, en faisant tout particulièrement référence au Timor-Leste, considère certains des principaux obstacles et suggère des politiques publiques pour identifier les produits prometteurs à exporter et pour renforcer les petites et micro-entreprises qui pourraient aider le pays à arriver à un redressement et une croissance économiques favorables aux pauvres.
  • Cet article traite de la question de savoir si la participation à l'économie mondiale entraîne une croissance durable des revenus. Il se penche sur l'industrie du meuble du centre de Java, qui a connu une croissance rapide depuis la crise financière de 1997. Cet article montre que les petites et moyennes entreprises exportatrices ont généré une croissance considérable de l'emploi et des revenus. Cependant, cette croissance n'est pas durable parce que la viabilité des exportations est devenue dépendante d'un bois coupé illégalement et dont les réserves risquent de s'épuiser. Les projets gouvernementaux et de bailleurs de fonds destinés aux petites entreprises risquent de précipiter ces entreprises vers la ruine. Cet article aborde ensuite des manières possibles d'éviter ce résultat, en soulignant la nécessité d'une coalition des acteurs publics et privés le long de l'axe local-mondial.
  • Le projet de la Banque mondiale pour l'autonomisation communautaire et la gouvernance locale (Community Empowerment and Local Governance Project - CEP) a été le programme clé financé par un bailleur de fonds à apporter une assistance à la reconstruction communautaire dans un Timor-Leste venant juste d'obtenir son indépendance. Ce projet de 18 millions de dollars US, lancé en 2000, a fourni des fonds à plus de 400 conseils locaux de développement qui avaient été récemment créés pour satisfaire les besoins de développement de leurs communautés respectives. Au lieu de créer de véritables structures participatives, les brefs délais pour le déboursement des fonds du projet et les règles bureaucratiques des projets ont réduit ces conseils à guère plus que des lignes de transmission vers les dollars contrôlés par la Banque. En omettant les structures de gouvernance existantes, y compris celles du jeune gouvernement, les conseils ont également omis les sources de légitimité locale et de connaissances techniques, ce qui a donné lieu à des conflits au sein des communautés, à l'indifférence et à la non-durabilité des projets. Le programme de micro-crédit du CEP, mal administré, a entraîné la prolifération de kiosques non viables - ce qui met en exergue la folie de tenter de construire à tout hâte une économie de marché sur la base d'une économie de subsistance portant de profondes cicatrices.
  • Au cours des deux dernières décennies, le secteur privé a été soumis à une pression de plus en plus intense pour veiller à ce qu'il opère de manière responsable sur les plans environnemental et social. Les entreprises sont passées par plusieurs phases de réponse, en commençant par une position consistant à "nier et défendre", avant d'adopter une attitude consistant à "faire pénitence" au travers de donations et d'actes philanthropiques, pour aboutir actuellement à une gestion des risques en atténuant les impacts négatifs de leurs opérations commerciales. En se basant sur les recherches menées par Oxfam International principalement dans le secteur du commerce de détail, ainsi que dans le secteur du café et pharmaceutique, cet article soutient que l'approche actuelle est, pour l'instant inadéquate. Le fait de simplement atténuer les impacts négatifs en châtiant les intermédiaires ou les fournisseurs ne contribue pas à des solutions durables. Pour que le secteur privé tienne les promesses de responsabilité sociale des entreprises, ces dernières doivent chercher à adopter d'autres modèles d'activité commerciale qui forgent la connectivité, la cohérence et l'interdépendance entre leurs opérations commerciales centrales et leurs engagements éthiques et environnementaux.
  • Tandis que les détaillants du Nord adoptent de plus en plus des codes de pratiques comportant des dispositions sociales et/ou environnementales dans les chaînes d'approvisionnement mondiales, il s'avère nécessaire d'en évaluer rigoureusement l'impact social. Au-delà de la rhétorique, il est important d'établir l'impact réel de ces codes sur les travailleurs les plus pauvres, leurs familles et les autres parties prenantes locales. Cet article présente les questions méthodologiques et conceptuelles clés qui surgissent lors d'une évaluation de ce type, telles qu'identifiées par une étude de trois ans sur le vin sud-africain. Il examine les différentes motivations et approches utilisées par les organismes chargés de la mise en application des codes, les bailleurs de fonds, les universitaires et les praticiens et met en relief l'absence des voix des travailleurs dans le débat sur la responsabilité des entreprises, ainsi que certaines des premières conclusions des recherches. Enfin, il explique comment les inégalités de pouvoir inhérentes aux chaînes d'approvisionnement mondiales font qu'il est plus difficile d'adopter une approche véritablement "habilitante" (ou "autonomisante") de l'évaluation de l'impact des codes.
  • Le débat parmi les ONG et les activistes syndicaux sur la manière d'améliorer les conditions de travail et les droits des travailleurs a été dominé par les partisans d'approches spécifiques, soutenant qu'il y a divers moyens idéaux : codes d'entreprise, législation, organisation des travailleurs ou campagnes comme celles relatives aux travailleurs exploités. Cet article décrit une campagne menée par des ONG et des syndicats qui intègre ces approches afin d'améliorer les droits des travailleurs et les conditions de travail des travailleurs à domicile au Royaume-Uni. Son "modèle de changement" consiste à tenter d'obtenir des changements d'attitude parmi les entreprises dans le cadre d'une stratégie visant à renforcer la législation tout en explorant également les occasions et les mécanismes afin d'obtenir des changements dans les pratiques (des entreprises) et les politiques (gouvernementales) : la susceptibilité des grandes marques aux campagnes donne l'occasion d'obtenir des changements au niveau de leurs pratiques ; les campagnes (menacées ou réelles) revigorent et devraient étayer l'engagement des détaillants et des entreprises connues à mettre en oeuvre les codes volontaires ; et l'établissement d'une dynamique équitable pour tout le monde signifie que les entreprises qui satisfont des normes plus exigeantes peuvent devenir des alliées au moment de préconiser l'amélioration des pratiques au sein des entreprises et de la législation du travail. Les ONG de développement internationales, avec leur aptitude à mener des campagnes, à lancer le dialogue avec les entreprises de grandes marques et à travailler aux côtés des syndicats et des organisations de travailleurs du Nord comme du Sud, occupent une position sans pareille pour faciliter des stratégies intégrées de ce type.
  • Le commerce éthique, au travers de codes de pratiques, constitue une partie importante des chaînes de valeurs pour les produits horticoles achetés en Afrique par les grands acheteurs européens. Cet article examine la relation entre les chaînes de valeur dans le secteur horticole, les modèles des producteurs africains en matière d'emploi et le processus de la mise en oeuvre des codes sous l'angle du "genre". Il pose la question de savoir si, dans le contexte d'une économie au sein de laquelle chaque sexe se voit attribuer certains rôles, des codes peuvent, à eux seuls, améliorer les conditions de travail de tous les travailleurs. À l'aide d'études de cas de fleurs du Kenya, de fruits d'Afrique du Sud et de fleurs et légumes de Zambie, cet article met en relief les implications de stratégies souples d'emploi pour les travailleurs et montre que les codes sociaux n'ont pas forcément abouti à de meilleurs résultats pour les femmes et les travailleurs informels, du fait de l'économie influencée par le "genre". En fin de compte, ce n'est qu'en abordant les aspects liés au "genre" de l'économie locale que les conditions d'emploi de tous les travailleurs, y compris celles des travailleurs marginalisés et des femmes, sont susceptibles de s'améliorer.
  • L'industrie mondiale de fabrication de vêtements va se confronter à des changements considérables à partir de 2005, moment où le système de quotas établi dans le cadre de l'Accord multi-fibres touchera à sa fin. Ces changements représentent des menaces sérieuses à l'emploi au sein des usines d'assemblage d'Amérique centrale, ou industrie des "maquilas". Une possibilité, cependant, est que la consommation "politiquement correcte" pourrait fournir un créneau pour des sociétés engagées en faveur de la responsabilité sociale des entreprises et du respect des droits de l'homme et que ceci pourrait même constituer une manière d'améliorer les conditions de travail dans la région. Dans ce sens, en dépit des risques graves qu'il représente pour les plus pauvres, le marché pourrait servir à entraîner des changements favorables aux travailleurs.
  • Le commerce équitable représente une approche novatrice afin de faire en sorte que les règles du commerce mondial profitent aux producteurs désavantagés du Sud et au développement durable. Mais qui sont les véritables bénéficiaires du commerce équitable ? Le commerce équitable a-t-il entraîné des améliorations visibles dans la vie des petits producteurs de café et de leurs communautés ? Cet article examine l'efficacité du commerce équitable comme outil de développement et la mesure de sa contribution au soulagement de la pauvreté dans les régions productrices de café du Nicaragua. L'auteur soutient qu'il est crucial d'analyser les expériences et les problèmes des petits producteurs de café et des organisations de producteurs intervenant dans le marché du commerce équitable pour veiller à ce que les objectifs et les affirmations du commerce équitable soient réalisés dans la pratique. L'étude conclut qu'il y a des limites à la mesure dans laquelle le commerce équitable peut améliorer de façon significative le niveau de vie des petits producteurs de café, à cause de facteurs comme les problèmes de dette des coopératives, le manque de soutien de la part du gouvernement et les prix du café au niveau international.
  • Le mouvement de promotion du café produit de manière durable est l'un des nombreux efforts visant à relier la responsabilité sociale et le capitalisme du marché. Après une crise mondiale du café qui a vu les prix chuter à des niveaux ne permettant pas de soutenir la production à petite échelle ou des salaires décents pour les travailleurs des plantations, les organisations à but non lucratif de certification et d'étiquetage s'efforcent de développer un marché durable pour les travailleurs et l'environnement. Elles cherchent à influencer les valeurs culturelles et politiques de façon à ce que les consommateurs et les sociétés du Nord doivent y réagir en prenant en compte l'intérêt des travailleurs et des écosystèmes du Sud dans leurs décisions d'achat. Cet article aborde et évalue les stratégies employées à l'heure actuelle pour relier producteurs et consommateurs au sein de ce mouvement, ce qui nécessite de mener d'importantes initiatives d'éducation. L'auteur soutient qu'il est essentiel d'établir des partenariats entre les entreprises et les ONG pour élargir la base commerciale du marché du café acheté selon les règles du commerce équitable et pour promouvoir des changements parmi les consommateurs ; il traite en outre des défis et des possibilités que créent ces partenariats.
  • Cet article traite de la privatisation des services publics en Argentine à la lumière de la grave crise qui a affecté le pays entre 1999 et 2002. Un cadre réglementaire inadéquat et l'absence d'agences de réglementation efficaces ont abouti à l'exercice d'un pouvoir monopolistique sur les honoraires du service public. L'apparition d'une série de chocs extérieurs, dont le premier fut la crise de 1997 en Asie du sud-est, a affaibli les comptes extérieurs du pays. Dans le contexte d'un régime strict des taux de change, l'augmentation des honoraires du service public et les obligations à l'étranger contractées par les entreprises privatisées ont exercé une pression croissante sur la balance des paiements. Bien que les entreprises privatisées n'aient pas été directement responsables de la récession de quatre ans ni de la crise de la balance des paiements, leurs actions ont contribué au commencement et à la prolongation des difficultés touchant l'Argentine.
  • Cet article aborde l'introduction d'un partenariat public-privé (PPP) pour l'approvisionnement en eau dans les zones urbaines congolaises. Il décrit le contexte organisationnel avant et après le PPP et traite des divers résultats de ce partenariat, tant positifs que négatifs. Malgré quelques résultats prometteurs au début, les dispositions du PPP ne se sont pas développées comme prévu et les entreprises privées se sont heurtées à des problèmes financiers. L'environnement politique a joué un rôle important au moment de compromettre les avantages potentiels du PPP et l'article s'achève sur quelques recommandations concernant les politiques générales à la lumière des négociations que le Congo continue de mener avec les institutions financières internationales afin d'obtenir leur assistance pour de nouvelles réformes économiques.
  • Cet article évalue les mécanismes potentiels pour faciliter un engagement accru du secteur privé dans les recherches agricoles pour le développement et le transfert de technologies (RADTT) en se penchant tout particulièrement sur la Bolivie. Il passe en revue les résultats inégaux des efforts, tant dans les pays développés que dans ceux en développement, pour décentraliser les RADTT et pour encourager les investissements du secteur privé. Les mécanismes potentiels pour la Bolivie sont examinés dans trois catégories générales : les programmes de taxation, les dispositions de co-financement et les approches basées sur la production. Sont également évaluées les contraintes limitant la participation du secteur privé aux RADTT qui découlent des préoccupations concernant les coûts élevés des transactions, les droits de propriété intellectuelle et l'environnement juridique et réglementaire. L'article conclut que la conformité, ou un hybride de programme de conformité et de programme concurrentiel de co-financement, sont ce qui convient le mieux aux besoins de la Bolivie. Une approche souple des systèmes des droits de propriété intellectuelle est requise, bien que l'identification de régimes de taxation appropriés continue de constituer un défi.
  • Les approches radicales en vue d'introduire des partenariats publics-privés (PPP) pour la fourniture d'infrastructures en Asie du sud ont, pour la plupart, échoué. Or, cette région abrite un secteur informel florissant et plusieurs ONG régionales ont pris part à des efforts en vue de faire participer les communautés à l'amélioration des infrastructures. De nombreux ministères et autorités gouvernementales locales ont délégué certaines responsabilités concernant la prestation de services au secteur privé au travers de contrats de service et de gestion à petite échelle. Ce document examine les possibilités d'étendre et de développer ces activités, en tenant compte de facteurs institutionnels, y compris les structures organisationnelles et les attitudes et suppositions des diverses parties prenantes. On y accorde une attention particulière aux options relatives à la réglementation du secteur privé et à l'équilibre à atteindre entre encourager la concurrence et promouvoir une coopération améliorée entre les parties prenantes. Les options disponibles pour passer à des formes "supérieures" de PPP sont considérées et quelques brèves remarques finales résument les conclusions clés et suggèrent quelques directions possibles pour l'avenir.
  • Depuis que le Vietnam a introduit sa politique de réforme du Doi Moi en 1986, le développement du secteur privé constitue l'un des soucis majeurs du gouvernement et du parti communiste au pouvoir. Le principal défi pour le Vietnam en matière de développement consiste à trouver le moyen de soutenir la croissance économique et réduire la pauvreté tandis que la main-d'oeuvre continue d'augmenter. On prévoit que le secteur privé jouera un rôle important à cet égard. Cet article se penche sur la question de savoir si le secteur privé peut satisfaire les attentes générales. Une croissance économique importante et stable indique que les réformes ont été cohérentes, mais aussi que les initiatives du secteur privé sont allées plus vite que les changements institutionnels formels. Le développement du secteur privé est nouveau au Vietnam et commence à un niveau bas. Les secteurs des investissements publics et étrangers sont des acteurs importants par rapport au secteur privé national, lequel se compose de nombreuses petites entreprises. La réduction de la pauvreté a été impressionnante, mais ce n'est que maintenant que le développement du secteur privé devient un contributeur important. Enrayer l'intensification des inégalités reste un défi au niveau duquel la contribution du secteur privé à l'augmentation des revenus publics doit encore se matérialiser.
  • Le dialogue avec les parties prenantes, la participation et les partenariats sont devenus des concepts courants dans les politiques générales internationales relatives au développement, en particulier dans le domaine de la responsabilité sociale des entreprises (RSE). Cependant, la redevabilité des initiatives à multiples parties prenantes portant sur la RSE envers leurs bénéficiaires prévus dans le Sud fait, de plus en plus, l'objet d'une mise en cause. Cet article traite de la manière dont les ordres du jour de certaines initiatives dans les domaines du commerce éthique et de la présentation de rapports sur la durabilité sont impulsés par ce que les ONG occidentales préconisent, ce que les grandes entreprises considèrent comme faisable et ce que les consultants et les comptables cherchent à fournir. Il décrit comment les pratiques et le discours qui en résultent limitent les changements et marginalisent les autres approches développées par les parties prenantes du Sud. L'auteur soutient que l'enthousiasme en faveur du dialogue, de la participation et des partenariats avec les parties prenantes en matière de RSE est important et qu'il doit en outre être "reconçu" en prenant en compte les principes démocratiques. La "démocratie des parties prenantes" est proposée comme cadre conceptuel pour cet effort ; l'auteur propose en outre quelques recommandations à l'attention des ONG, des entreprises et des gouvernements.
  • L'ordre du jour relatif à la responsabilité sociale des entreprises (RSE) a décollé depuis les années 80 et tant la société civile que les acteurs du secteur des entreprises s'efforcent de se mobiliser autour de lui. Cet article examine les raisons de la mobilisation de la société civile autour des questions de RSE, les types d'organisations impliquées et leurs différentes formes d'activisme et de relations avec les entreprises. Il identifie ensuite les manières dont les grandes entreprises prennent part à la formulation de l'ordre du jour relatif à la RSE et le façonnent, mais pose la question de savoir si cet ordre du jour peut contribuer efficacement au développement. Cet article soutient que l'ordre du jour relatif à la RSE peut s'attaquer aux pires symptômes du développement inefficace, comme les conditions de travail médiocres, la pollution et les mauvaises relations entre les usines et la communautés, mais qu'il ne s'attaque pas aux mécanismes politiques et économiques clés au travers desquels les sociétés transnationales minent les perspectives de développement des pays pauvres. La section finale aborde la question de savoir comment cet ordre du jour peut évoluer sur la base des développements récents au niveau de l'activisme et de la réglementation concernant la RSE.
  • En francais et angalis
  • In English only
  • Cet article identifie la nécessité d'une méthodologie appropriée pour évaluer le commerce équitable, étant donné que la plupart des évaluations effectuées à ce jour ont été réalisées en interne ou pris la forme de bilans commandés, et n'ont donc pas suivi une approche cohérente. Cet article se concentre sur les aspects du commerce équitable relatifs au développement, passe en revue tout un éventail de méthodes d'évaluation de l'impact et présente une méthodologie détaillée pour l'analyse du commerce équitable qui englobe des critères standard d'évaluation de projets et se base sur une ample gamme de méthodes ayant fait leurs preuves pour la collecte et l'analyse des données, principalement qualitatives mais aussi quantitatives. Ce cadre est un programme organisé en modules parmi lesquels les praticiens peuvent faire leur choix selon leurs besoins et leurs moyens, tout en conservant une logique globale. Cet article en illustre l'utilisation en se référant à des évaluations entreprises au Costa Rica, au Ghana, au Nicaragua et en Tanzanie. Cette approche permet de comprendre les programmes de commerce équitable de manière globale et rend possible la comparaison de ces derniers à des projets de développement conventionnels.
  • Cet article traite du domaine en plein essor des systèmes d'information géographique (SIG), en se concentrant tout particulièrement sur les possibilités concernant leur application dans le cadre de l'ordre du jour international relatif aux femmes et au développement. Nous y traitons des développements théoriques récents dans les SIG critiques et la théorie féministe qui ont donné lieu à cette occasion, ainsi que des problèmes inhérents à l'utilisation des SIG dans le cadre des recherches axées sur le genre. Nous nous concentrons sur les obstacles créés par des sources de données inadéquates axées sur les questions de genre et sur l'aptitude des SIG à représenter les questions relatives aux femmes.
  • Cet article traite de la méthodologie et de l'application de l'outil Key Informant Monitoring (KIM - Suivi des informants clés) utilisé par le Nepal Safer Motherhood Project (NSMP - Projet népalais pour une maternité sans risque). Le NSMP cherche à faire augmenter de manière soutenue l'intérêt suscité par les services essentiels de sages-femmes et d'obstétrique en abordant, entre autres, les contraintes qui entravent l'accès à ces services. Les données recueillies par les Key Informant Researchers (KIR - chercheurs travaillant avec des informateurs clés) sont synthétisées et utilisées par le NSMP et ses partenaires clés de projet à des fins de suivi et de planification. Le NSMP a utilisé les conclusions du KIM pour modifier ses principales interventions au niveau local. Des ONG internationales et népalaises ont adopté le KIM dans leurs programmes relatifs à la maternité sans risque et autres programmes de développement. Les Comités de développement villageois, avec le soutien d'ONG et du NSMP, ont réagi aux questions soulevées par le KIM en menant des campagnes de sensibilisation en matière de santé maternelle, en travaillant avec des guérisseurs traditionnels, en améliorant la qualité des soins et en facilitant des programmes locaux de transport d'urgence et de financement. Les KIR se sont avérés efficaces comme sources d'information et agents de changement chargés de diffuser des messages relatifs à la maternité sans risque afin de promouvoir des changements de comportement.
  • Les cultivateurs andins ont toujours adapté et sélectionné des variétés de quinoa et de pomme de terre pour réduire leur vulnérabilité face à une gamme de risques environnementaux. Les données recueillies suggèrent que cette stratégie est actuellement en passe d'être sapée. Les pressions du marché, en particulier les exigences concernant l'uniformité et la quantité, parallèlement à l'importation de produits dérivés du blé subventionnés, entraînent le déplacement des variétés indigènes de quinoa et de pomme de terre. Cet article examine la faisabilité du maintien de la diversité des cultures tout en veillant à ce que les cultivateurs bénéficient de débouchés sur les marchés. Pour la pomme de terre, l'approche la plus prometteuse est une démarche de "conservation au travers de l'utilisation" par laquelle les praticiens du développement identifient des créneaux de marché pour les variétés locales et non cosmopolites. Entre-temps, la production et la consommation de quinoa ont été accrues par des initiatives appuyées par le gouvernement qui utilisent la quinoa dans les programmes de soutien alimentaire. Le succès de ces efforts au moment d'améliorer la sécurité des moyens d'existence exige un environnement habilitant sur le plan des politiques générales, qui encourage des approches de vulgarisation, met l'accent sur la participation active des participants et appuie les interventions publiques et privées dans les zones rurales isolées.
  • Étant donnée l'inaptitude de l'intégration économique internationale à créer des perspectives d'avenir pour d'importants segments de la société, de nombreux Mexicains sont à la recherche de manières de forger leurs propres solutions. Ces stratégies sont les manifestations concrètes de la réalisation que le chemin "courant" de la quête d'emplois par le prolétariat n'est plus viable et qu'un retour aux formes traditionnelles de coopération, organisées autour de mécanismes de gestion des écosystèmes, pourrait offrir une plus grande sécurité et une meilleure qualité de vie. Les personnes parviennent à trouver des moyens de renforcer leurs communautés respectives, de veiller à ce que leurs familles puissent rester dans les zones rurales, dans le cadre de communautés dynamiques en quête d'un nouveau rapport à leurs régions respectives et à la nation dont ils veulent continuer à faire partie. Cet article illustre ce processus à l'aide de l'analyse d'un projet qui se concentre sur la création d'un nouveau produit - de la viande de porc maigre - qui peut se vendre au prix fort sur le marché tout en contribuant au renforcement d'une communauté, ce qui ouvrirait de nouveaux débouchés aux femmes et améliorerait la gestion de l'environnement.
  • Le VIH/sida a des impacts profonds sur les moyens d'existence en Afrique subsaharienne. Il s'agit, entre autres, de la mort d'adultes en âge de travailler, du détournement de ressources vers les soins et de la rupture des chaînes traditionnelles de transmission des connaissances. Les ONG réagissent en apportant une assistance aux communautés affectées par l'épidémie dans les domaines de l'agriculture, de la formation en diverses compétences et du microfinancement, et en proposant en outre des services de soins et de soutien à domicile. Parmi les caractéristiques clés des initiatives de ce type figure la plus grande attention accordée à des groupes auparavant négligés comme les femmes, les enfants ayant abandonné l'école et les orphelins. Parmi les facteurs de succès figurent l'utilisation de processus participatifs pour identifier les groupes cibles et la participation aux activités des projets de leaders politiques locaux et d'adultes jouissant de la confiance des jeunes. Parmi les défis à relever on peut citer l'amélioration des systèmes de suivi, la diffusion efficace des enseignements et les efforts en vue de persuader les bailleurs de fonds, dont les réactions à l'épidémie se concentrent actuellement sur les services préventifs et curatifs, de soutenir les interventions relatives aux moyens d'existence, ce de toute urgence.
  • De plus en plus d'ONG se consacrent à l'éradication de la pauvreté, tandis que divers organismes gouvernementaux se sont également engagés à faire progresser moralement et matériellement ce que l'on appelle la "famille humaine". Cependant, les résultats ne sont pas prometteurs. Le commerce des armements constitue un crime contre l'humanité contre lequel les ONG ne parviennent à faire guère de progrès. Au contraire, les campagnes portant sur un seul problème, comme par exemple les mines terrestres, peuvent en fait les distraire des questions plus générales. De même, au travers de leur participation à des missions humanitaires, souvent lancées principalement pour soulager la conscience des citoyens des pays riches, les ONG pourraient sans le vouloir contribuer à maintenir un ordre mondial déjà profondément injuste. Nous devons réfléchir à ce que font véritablement les ONG, et non aux manières d'améliorer leur efficacité, étant donné que les actions des ONG seules ne peuvent pas assurer le respect des droits de l'homme. Si les ONG ne s'engagent pas dans une réflexion auto-critique, il y aura toujours des pauvres parmi nous, ainsi que des ONG, et le système ne connaîtra pas d'améliorations.
  • Sur la base des réflexions entreprises avec des membres d'un partenariat entre une ONG et des communautés d'Adivasis (colons d'origine) dans l'État indien d'Orissa, cet article examine divers liens entre ONG (internationales, d'État, de district et locales) et organisations de la base populaire, sous l'angle des possibilités pour ces collaborations de faire avancer l'activisme des Adivasis dans le sens du changement social. Il est rare que les ONG internationales travaillent directement avec des réseaux villageois d'ONG et d'organisations de la base populaire, mais si l'on suppose que la participation, l'entremise et l'activisme des personnes transcendent leur importance rhétorique pour certaines ONG, cette participation mettrait les ONG internationales en contact direct avec des droits acquis (lesquels sont souvent la cause de l'appauvrissement des Adivasis) et pourrait aboutir à l'utilisation du pouvoir de façon plus démocratique.
  • Le Royaume du Bhoutan non seulement présente un environnement national sans pareil mais il donne en outre aux chercheurs l'occasion d'observer un développement efficace dans un système relativement peu compliqué et contrôlé qui est dirigé par le gouvernement au lieu d'être impulsé par les bailleurs de fonds. Cet article traite des progrès récents du développement bhoutanais et identifie deux facteurs inhibiteurs dans cette situation apparemment "idéale" : tout d'abord les tensions intérieures entre les groupes ethniques drukpa et népalais et, deuxièmement, l'impact de l'ouverture du Bhoutan aux influences extérieures par le biais des médias et d'internet, avec le soutien d'une communauté enthousiaste de bailleurs de fonds. Les développements futurs au Bhoutan pourraient servir de baromètre utile pour les événements mondiaux.
  • L'Enquête appréciative (EA) est utilisée depuis longtemps comme une méthodologie permettant de comprendre l'apprentissage et le changement organisationnels. Cet article traite de ses applications aux recherches entreprises sur le terrain et basées sur des entretiens dans le contexte du développement. Bien que l'EA commence par se pencher sur les meilleurs aspects des expériences d'une organisation ou d'une personne, elle peut aider les chercheurs à comprendre de manière nuancée et détaillée les plus grands succès de leurs sujets et leurs obstacles les plus sérieux. Sur la base de recherches menées avec des directeurs d'ONG aux quatre coins de l'Afrique, cet article fournit des données anecdotiques indiquant que l'utilisation de l'EA durant les entretiens crée un environnement confortable et stimulant pour les personnes interrogées qui peut générer des informations d'une qualité exceptionnelle.
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  • La reconstruction du système de santé en Afghanistan en est à ses débuts et les bailleurs de fonds ont proposé des accords de partenariat basés sur les performances (APP) au travers desquels sous-traiter la prestation des services de santé à des organisations privées, à but lucratif comme non lucratif. Au-delà des débats idéologiques, cet article cherche à expliquer le modèle qui étaye l'initiative d'APP et à faire la lumière sur les données empiriques concernant les avantages supposés d'une approche de ce type. Cet article traite de la privatisation et de la sous-traitance des services de santé ; toutefois, il n'y a pas, pour le moment, d'informations qui puissent démontrer la supériorité de la prestation privée par rapport à la prestation publique. De même, le caractère approprié de la sous-traitance n'a toujours pas été prouvé et ces dispositions soulèvent plusieurs questions d'ordre éthique. Lorsque l'on tente de conclure des APP, il est important de rester prudent et de veiller à ce que les opérations soient organisées de manière à permettre les comparaisons nécessaires. Cet article conclut par des recommandations destinées aux organisations déjà engagées dans des APP ou bien qui réfléchissent à leurs mérites.
  • Les réformes juridiques sont de plus en plus perçues comme essentielles pour lutter contre les diverses contraintes auxquelles se heurtent les femmes en ce qui concerne la propriété et la succession. Ces efforts sont renforcés par l'engagement pris par les pays en adoptant des traités comme la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW), et par l'incorporation dans leurs constitutions respectives de diverses chartes de droits qui reconnaissent les droits des femmes. On s'attend à ce que les engagements de ce type réduisent les pratiques discriminatoires et favorisent le respect des droits de la femme. Sur la base des conclusions d'une étude sur les droits de propriété et de succession des femmes au Malawi, ce document traite du rôle des assemblées de district dans l'administration et le jugement des revendications de succession des femmes. Il montre que le système tout entier constitue un terrain fertile pour l'opportunisme et contribue de manière significative à l'érosion de ces droits. Cet article illustre que, bien que la législation des droits de l'homme joue un rôle important au moment de faire respecter les droits des femmes, la réalisation de ces droits exige que l'on accorde une attention critique aux institutions et systèmes administratifs chargés de la mise en oeuvre. C'est au travers de ces opérations de l'État que les personnes font l'expérience de la loi dans la pratique.
  • Bien qu'il soit reconnu que les femmes jouent des rôles fondamentaux dans le développement socio-économique de leurs communautés respectives, elles sont souvent exclues des processus locaux de prise de décisions parce que leurs opinions ne sont pas sollicitées et leurs intérêts ne sont pas pris en compte lors de la formulation des programmes locaux de développement. Cet article s'inspire d'études de cas du Ghana pour identifier les avantages pour les communautés de faire plus participer les femmes à la prise de décisions et pour évaluer les contraintes qui entravent les femmes et les occasions dont elles disposent lorsqu'elles cherchent à assumer des fonctions de leadership dans la communauté. Des stratégies à employer pour promouvoir un "engagement plus constructif" avec les femmes dans les processus de prise de décisions des communautés rurales font ici l'objet d'une discussion.
  • Cet article fait part de quelques idées sur les programmes de gestion des ressources naturelles basée dans la communauté (GRNBC), qui se concentrent sur trois domaines : le développement rural, la conservation de la nature et le renforcement de la gouvernance locale. Cet article, dont l'auteur soutient que les conditions sine qua non d'un programme fructueux de GRNBC sont un contexte législatif favorable, une communauté auto-définie et l'absence de besoins fondamentaux ressentis, traite des expérience initiales d'un programme de ce type au Mozambique. Il expose la réaction plutôt lente d'une communauté située dans l'arrière-pays qui a quelques ressources forestières, mais se concentre sur des gains économiques avec un engagement propre minimal. En revanche, une communauté de pêcheurs s'est immédiatement sentie inspirée par le programme, s'est organisée en comités de co-gestion et a commencé à utiliser ses ressources déjà surexploitées de manière durable. Ces deux cas montrent que les programmes de GRNBC ne sont pas des plans universels mais qu'ils doivent être adaptés à chaque situation spécifique.
  • Ce document analyse les tendances et les thèmes importants dans le domaine de l'économie domestique et celui du "genre" et développement (GED) en se concentrant sur différentes régions du monde et sur les changements qui ont eu lieu récemment. Le point de contact entre ces deux domaines, qui relèvent de l'éducation et de la pratique, est couvert par le travail d'une ONG, l'International Federation for Home Economics (IFHE). L'IFHE est en mesure de faciliter le renouveau de relations qui stagnent, mettre en question les stéréotypes et construire de nouveaux partenariats pour autonomiser les femmes et améliorer la qualité de la vie. Les auteurs suggèrent des implications dans les domaines de l'éducation, de la pratique et des recherches.
  • Depuis mars 2000, dans le cadre d'un partenariat avec le Centre des femmes de Montréal et d'autres unités universitaires de Montréal, le McGill's Centre for Developing-Area Studies mène un programme de recherche-action sur le "genre" et les questions relatives à la sécurité humaine dans le contexte de la guerre et de la reconstruction. Notre équipe multidisciplinaire de chercheurs et d'activistes travaille au niveau local avec des réfugiées, des demandeuses d'asile et des immigrantes de divers pays en proie à des conflits armés, et au niveau international avec des organisations de femmes, principalement dans la région africaine des Grands Lacs. Le fait de conjuguer la sécurité humaine - la protection des civils entre pays - et le "genre" - les différentes manières dont les femmes et les hommes sont affectés - nous permet d'analyser l'impact de l'inégalité entre les sexes sur l'insécurité qui continue d'affecter les sociétés déchirées par la guerre. Notre travail de recherche-action dans le cadre d'une alliance communauté-université aborde les besoins personnels (en particulier les traumatismes non traités) et les droits des femmes, tout en examinant le contexte socio-économique et politique des conflits violents.
  • On perçoit de plus en plus la société civile comme un élément nécessaire du développement humain durable. Certaines ONG du Nord espèrent contribuer au développement de la société civile en s'engageant dans des partenariats avec des ONG du Sud. Les connaissances acquises récemment indiquent, toutefois, que ces partenariats sont souvent dominés par l'ONG du Nord, ce qui entrave l'établissement d'organisations de la société civile dynamiques et dont la propriété et la gestion se situent au niveau local. L'auteur de cet article examine certaines des raisons pratiques de cet échec et suggère des stratégies pour travailler dans le cadre de ce qu'Alan Fowler appelle des "partenariats authentiques". Les partenariats de ce type empêchent les ONG du Nord de dominer et contribuent ainsi à favoriser un climat plus propice à la croissance de la société civile. Les stratégies suggérées pour la promotion de partenariats authentiques abordent le financement, les relations de travail, le retrait progressif, le plaidoyer et l'évaluation du partenariat lui-même. Cet article s'inspire d'une étude de cas des travaux de partenariat du Christian Reformed World Relief Committee (CRWRC), une ONG religieuse nord-américaine.
  • Cet article examine le rôle de l'État dans le programme de Joint Forest Management (JFM - Co-gestion forestière) dans la province septentrionale de Haryana, en Inde. Durant les deux dernières décennies, on a entrepris dans cette province des initiatives significatives relatives aux réformes institutionnelles de la promotion des partenariats communautés-État pour protéger et gérer les forêts. En examinant les expériences de gestion des structures de collecte de l'eau et de location de terres boisées aux communautés locales, cet article démontre que l'adoption d'une rhétorique relative à la "co-gestion" ne garantit pas des partenariats fructueux au niveau du terrain. La mise en oeuvre du programme appelle à une redéfinition du rôle de l'État afin d'établir des engagements crédibles vis-à-vis des communautés locales sur les plans des politiques générales ainsi que des pratiques.
  • Les pastoralistes sont marginalisés dans la Corne africaine et reçoivent des services vétérinaires inadéquats. Dans le cadre des programmes d'ajustement structurel économique, les services vétérinaires publics sont devenus de plus en plus inefficaces et, en conséquence, des programmes d'ONG de base communautaire ont été mis en place dans certaines zones d'élevage. Bien que ces programmes aient souvent été considérés comme efficaces, ils étaient, sauf quelques exceptions, de petite envergure, isolés du gouvernement central et basés sur des systèmes subventionnés de distribution de médicaments. Leur durabilité était par conséquent discutable. Les gouvernements ont à présent des moyens d'encouragement pour améliorer les services vétérinaires fournis aux pastoralistes du fait des nouvelles possibilités d'accroître les exportations de bétail parallèlement aux nouvelles préoccupations concernant la protection des consommateurs contre les maladies liées au bétail. La réforme en cours des politiques générales et des institutions encourage le secteur privé à assumer un rôle plus important dans la prestation des services, mais ceci se développe lentement, en particulier dans les zones d'élevage où la prestation de services future est susceptible de faire intervenir des partenariats entre le secteur public et le secteur privé.
  • Cet article traite de la mise en oeuvre de la Convention 182 sur les pires formes de travail des enfants dans le secteur minier du Burkina-Faso. Il met en relief des enseignements clés tirés d'un projet financé par le DFID (ministère britannique du Développement international) et Save the Children UK et mis en oeuvre par COBUFADE, une ONG burkinabée. On a constaté que les enfants étaient des acteurs importants et capables dans la lutte contre le travail des enfants, notamment dans le domaine de la recherche et de l'exercice de pression ; cet article examine le rôle que la société civile peut jouer pour faire entendre aux décideurs nationaux les voix locales et pour relier les différents acteurs concernés par la Convention 182.
  • Le gouvernement britannique s'est mis à assumer, de plus en plus souvent, le rôle d'arbitre international et de soldat de la paix, avec ou sans mandat de l'ONU. Le détournement d'une position moralement plus élevée et l'affirmation récurrente d'un consensus mondial - même en présence d'une opposition écrasante - révèle un dédain de l'intégrité de la diversité et des opinions culturelles. Il a souvent eu recours à l'argument de "préoccupations humanitaires" pour justifier l'intervention militaire et la promesse d'aide afin de faire dévier le dissentiment. Sur la base de ses expériences en tant que membre du personnel humanitaire dans le Kosovo post-conflit, l'auteur présente deux arguments centraux. Tout d'abord, que le chaos social, culturel et institutionnel précipité par un conflit est extrêmement prévisible et constitue un argument de poids contre les solutions militaires. Et, deuxièmement, que l'aide n'est pas une panacée universelle. Elle constitue un dernier recours et, souvent, même avec les meilleures intentions, elle est fournie de façon médiocre. Elle ne devrait jamais être utilisée pour masquer des impératifs politiques.
  • Afin de relever le défi de réagir aux idées, qui donnent à réfléchir, exposées dans The Selfish Altruist (L'altruiste égoïste, Vaux 2001), l'auteur rassemble certains des éléments de cet ouvrage et les conjugue à ses propres approches psychologiques d'une conscience de soi accrue pour présenter des suggestions spécifiques sur la manière dont le développement personnel et la conscience de soi pourraient être améliorés aussi bien pour les responsables d'agences d'aide que pour le personnel travaillant sur le terrain.
  • En 2002, le Secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, a mis sur pied un Groupe sur les relations entre les Nations Unies et la société civile au sein duquel furent nommées plus de douze "personnalités éminentes". L'établissement de ce groupe signalait que les échelons les plus élevés de l'ONU reconnaissaient, à raison, que l'on risquait de laisser passer une bonne occasion de travailler plus efficacement avec la société civile et de tenir davantage compte des opinions de la société civile dans la poursuite du développement humain.
  • Cet article examine les excès de la "culture de l'audit" en rapport avec les partenariats entre ONG de développement du Nord et du Sud. Les auteurs soutiennent qu'il faut moins se concentrer sur la documentation et qu'il faut faire davantage confiance à l'interaction et au jugement personnel entre les ONG de développement du Nord et du Sud partenaires. Dans certaines situations, c'est une stratégie qui peut encourager des pratiques de suivi et de redevabilité plus rigoureuses, capables d'aller au-delà d'un axe problématique tournant autour de cibles quantifiables. Cet article attire l'attention sur des débats similaires relatifs au secteur public au Royaume-Uni et sur les problèmes associés à la micro-gestion dans une culture de méfiance.
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